Paul François CAMPINCHI - chef du réseau "SHELBURN",

mon père, cet inconnu.

(suite)

Bien après la Libération, j'ai rencontré les principaux agents du réseau ; mon père en parlait souvent, ne citant que des anecdotes avec un sens de l'humour rare, de l'avis de tous. Combien de fois ai-je entendu ses amis lui demander d'écrire l'histoire du réseau qu'il avait créé ; il évacuait toujours cette relance.

Puis il nous a quittés, en 2003, dans sa 100ème année. J'ai alors décidé de plonger dans ses multiples cartons d'archives entreposés dans ma mansarde de l'appartement. C'est là que j'ai réalisé que, s'il n'avait jamais rien publié, il laissait des centaines de documents, manuscrits pour la plupart, dont une bonne partie est liée à son activité clandestine dans le cadre d'un ample réseau d'évasion d'aviateurs alliés, depuis leur recueil sur le lieu du crash de leur avion, jusqu'à l'embarquement sur des navires de la Royal Navy, dans une petite plage, à Plouha, dans les Côtes d'Armor. Un cloisonnement du réseau d'une extrême rigueur, un dévouement sans faille de tous les intermédiaires : interrogateurs d'identité, fabricants de faux papiers, logeurs, convoyeurs, agents de plage d'embarquement ..., ont permis - face à un ennemi des plus implacables - la réussite d'un projet d'évasion par voie navale de près de 140 aviateurs, si insensé que les Américains n'ont pas hésité à l'appeler le "Miracle Shelburn".

Finalement, par devoir de mémoire envers lui et tous ceux qui, au péril de leur vie et de celle de leur famille, ont participé à cette fabuleuse action clandestine, j'ai, à partir de ces documents et d'archives officielles, essayé de reconstituer au mieux les conditions dans lesquelles le réseau a vécu. Pour des raisons évidentes, dans les textes qui suivent, je nommerai toujours mon père : Paul Campinchi.

"Internet" m'a semblé le moyen de communication le plus accessible à tous ; puisse donc ce site participer aux souvenirs collectifs.

Ce travail n'aurait jamais vu le jour sans la collaboration éclairée et efficace de mon ami Daniel Droniou, que je ne remercierai jamais assez ; mes remerciements vont aussi à tous ceux qui ont mis à notre disposition des documents et informations venant utilement compléter celles dont nous disposions.

retour à la page principale